Interview de Vincent, qui partage son expérience dans le travail du bois.
Voici la boîte à outils pour le bois, pour toutes personnes voulant travailler avec les outils manuels. Ils ne sont pas très nombreux, il y en a une vingtaine, dont beaucoup ne sont pas très chers. La plupart d’entre eux sont prêts l’emploi, ce ne sont pas des outils difficiles à mettre au point, voire à fabriquer soi-même. A vous les ateliers en bois, sabots en bois, étagères en bois, et autres bricolages !
Le outils manuels de la caisse en bois
Il y’a un maillet, un trusquin, qui est vraiment parfait et extrêmement précis. J’ai fait une petite boîte pour pas qu’on se coupe, avec un certain nombre de ciseaux. J’ai choisi des ciseaux peu coûteux et d’excellente qualité.
Il faut des d’outils de traçage : il faut avoir une équerre, notamment l’équerre à combinaison, cela coûte quelques dizaines d’euros pour de la bonne qualité. Elles ne sont pas du tout luxueuses mais de très bonne qualité et elle fait 30 cm. Également une petite équerre de 100 mm, pour rabattre des tracés, pour mesurer des profondeurs. J’ai deux petites équerres, une fausse équerre qui fonctionne bien et qui permet de vérifier que les bords sont bien parallèles, et l’important c’est d’avoir une vis ou un système de blocage qui n’interfère pas avec la face de façon qu’on puisse l’utiliser dans les deux sens.
Il faut une pointe, (une ancienne de cordonnier par exemple). Il faut un compas, j’ai choisi un compas à secteur. L’avantage du compas secteur c’est qu’une fois réglé ça ne bouge plus alors que les compas à vis ils sont un peu tendance avec l’effet ressort à se dérégler.
Deux petits accessoires qui seront les règles parallèles qui permettent de voir quand les posent sur une surface plane, on sait tout de suite si on a un côté qui monte trop. Il faut également un couteau à tracer, ça permet de faire des tracés très précis dans lequel on peut caler un ciseau, et les coudes arrondis, pour tous les tracés de menuiserie, c’est très pratique. La seule chose c’est qu’il faut un affûtage des deux côtés de façon à pouvoir l’utiliser à droite et à gauche de l’arrêt.
Il manque quelques outils, dont un rabot en fonte, numéro 5, ou 4. Ca va être le rabot à tout faire, il est intéressant d’avoir un rabot petit et plus léger, si possible en bois, avec lequel on va pouvoir donner beaucoup de fer, et de façon à pouvoir dégrossir une planche, parce qu’avec un rabot comme ça qui est assez lourd c’est épuisant à utiliser, pour pouvoir faire des copeaux plus profonds avec un fer qui est légèrement convexe et qui va prendre des copeaux à la fois étroits et profonds. Puis il y’a un autre petit rabot absolument indispensable, c’est le rabot de paume : là il y en a de multiples modèles. C’est le rabot avec lequel vous allez pouvoir faire chanfrein, c’est un rabot d’usage constant.
C’est vraiment pour le travail du bois, il faut également avoir une ou deux scies, il faut aussi avoir un minimum d’accessoires : si vous faites une boîte il faudra des clous, il faudra de la colle, des lames de scie, il faudra un certain nombre de choses, il faut pas se priver de toutes les esclaves électriques qui vont vous faciliter le travail, si vous pouvez faire des choses avec une perceuse ou avec une scie à ruban si vous avez une pièce qui est à scier, ne vous privez pas !
Dans ma caisse j’ai les trois rabots dont je vous ai parlé : un rabot numéro 5, un rabot de paume, un rabot à dégrossir, deux scies (qui sont faites pour des petites choses, une scie pour faire des tenons ou des queues d’arondes, puis une petite scie à chantourner). J’ai beaucoup de crayon, une gomme, très important, deux trusquins, un petit niveau à bulles.
Présentation des trois rabots
Si vous n’avez qu’un rabot, prenez le rabot de paume qui a un angle de lame assez faible, la lame au lieu d’être orientée comme sur beaucoup de rabot à peu près 45 degrés, elle a 20 degrés voire à 12 degrés, ce qui impose au passage d’installer le fer à l’envers, parce que vous voyez que le faire un biseau et que à 45 degrés on met le biseau en dessous, mais à 20 degrés si vous mettez le biseau en dessous, c’est le talon du biseau qui va toucher ou ca ne va pas couper. On est obligé à ce moment-là de mettre le fer à l’envers, ce qu’on appelle le biseau en l’air.
Je recommande de façon générale d’avoir une lumière réglable parce que c’est plus universel et qu’il y a un petit peu plus de possibilités. Vous voyez que la lumière on peut la rétrécir ou l’augmenter, en fonction du genre de travail de dégrossissage, quand vous enlevez beaucoup de bois, soit un travail de finition.
Le critère le plus important dans un rabot c’est l’affûtage de la lame. C’est vrai que plus un rabot est bien usiné, haut de gamme, luxueux, plus il va être prêt à fonctionner et à être sorti de la boîte et moins vous aurez de travail de mise au point.
On va supposer qu’il faut que je dresse cette partie-là, je vais commencer par dégrossir. J’ai une coupe qui est perpendiculaire, pas tout à fait, c’est saillant un peu des deux côtés. Là j’ai un copeau qui est complet du début à la fin, donc on peut penser qu’il est rectiligne. Il est bien perpendiculaire, et je vais vous montrer quand même à quoi sert le petit rabot : par exemple si je veux ici je ne veux pas attraper des échardes, vous pouvez donner un petit coup de ponçage. Evidemment ça va vous faire quelque chose d’arrondi, un peu mou, si vous voulez avoir des lignes lumineuses bien nettes, vraiment très propres, il vaut mieux faire un petit chanfrein.
Comment régler le fer de son rabot ?
Le fer est maintenu de deux façons : par un système de presseur. Le fer lui-même, qui est la partie coupante, affutée, et le contrefer qu’on positionne entre 1 et 2 mm. On peut descendre pour des copeaux très fins, plus on met le contrefer près du tranchant, plus on peut prendre des copeaux fins. La lumière se règle : c’est une lumière fixe, ce qui se règle c’est le chariot qui porte la lame, qui peut avancer ou reculer.
Ca dépend un petit peu des systèmes mais en gros le chariot qui est ici est mobile, pour le régler on dessert les deux vis du haut, on avance avec la vis qui est à l’arrière du chariot (qui avance ou recule). Si je veux par exemple faire à une lumière un peu plus large je vais desserrer un petit peu.
J’ai une lame de remplacement qui est très épaisse et donc le chariot est en position très reculée donc vous laissez à peu près 1 mm, le presseur doit être peu serré, de façon qu’on puisse régler la lame sans ouvrir le presseur.
L’importance de la pression se règle avec la vis, cela se règle à la main. Là il faut tenir le bouton de la main gauche, et actionner le tout de la main droite. La molette permet d’avancer et reculer le fer. Sur un rabot de très grande qualité, le jeu est minimum. Sur un rabot simple, il y a un jeu important où la molette tourne librement et le moment où elle commence à faire avancer la lame, il se passe presque deux tours et demi. Dès qu’on aura réglé la lame, il faudra que la vis soit en butée de façon à ce qu’elle maintienne bien le fer. Je vois que ma lame ne dépasse pas du tout. Il faut regarder en enfilade la semelle du rabot, et à un moment donné on va voir apparaître la lame, mais elle n’est pas forcément bien orientée, alors je la vois apparaître, et je la vois apparaître uniquement de ce côté-là. Et donc pour équilibrer la lame il y a un levier de réglage latéral qui se situe ici au-dessus de la lame, et il suffit de pousser : on pousse le levier du côté qui dépasse et cela va équilibrer le tout.
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